La fin du doryphore

Capturer des doryphores est fastidieux, mais facile; les tuer aussi*.

Soit on les jette dans un seau d’eau où ils se noient, soit on les éclate entre deux pierres (par exemple).

J’ai d’abord opté pour le seau.

Et j’ai vu: avant de se noyer, les doryphores nagent longtemps en remuant frénétiquement leurs pattes, cherchant quelque chose à quoi s’accrocher. En l’occurrence, ils ont trouvé un copeau de bois qui flottait dans le seau, et sur lequel ils se sont hissés comme sur un radeau, agitant toujours leurs pattes, comme un appel à l’aide…

Ils agitaient peut-être aussi un drapeau blanc?

Trop cruel. En plus, ils risquaient de s’envoler. J’ai donc pris deux pierres et…

Au premier doryphore, j’ai sursauté; au deuxième, j’ai presque crié. La sensation, le bruit… horrible. Ce n’est vraiment pas fait pour moi. Ou moi qui ne suis pas faite pour ça.

Et le doryphore, il s’est senti comment, lui? D’ailleurs, c’était peut-être UNE doryphore, portante, future mère de plein de bébés…

Le troisième doryphore, je l’ai poussé en bas du radeau et j’ai enlevé le copeau.

Et je suis partie, pensant aux frites que faisait ma maman, les meilleures du monde.

* Pour rappel: s’il se multiplie, le doryphore est un fléau. C’est la pomme de terre ou lui.

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