Elles ont été mes pires ennemies ce printemps. Elles peuvent tout bouffer, et elles ont tout bouffé par endroit. J’en ai pleuré.
Tout conseil pour une lutte réussie sera entendu – j’espère découvrir de nouveaux trucs, efficaces si possible, parce que tous ceux que j’ai tentés échouent à un moment ou à un autre quand le temps est trop souvent ou trop longtemps à la pluie ou quand la plante est si attirante qu’elle motive les plus voraces. Comme ces deux limaces que j’ai vu ramper sans hésitation sur une barrière de deux centimètres d’épaisseur de marc de café (un truc infaillible) renforcée par une barrière de coquilles d’oeufs émiettées (un autre truc infaillible) pour s’empiffrer de pavots. Une autre ramper sur et croquer dans une feuille de bourrache dont les poils sont censés la repousser (un très bon truc aussi), toujours pour rejoindre les pavots. J’ai dû dire adieu aux pavots. C’est là que j’ai pleuré.
J’ai trouvé une dizaine d’autres limaces au milieu des buissons de menthe dont l’odeur – devinez? – est censée les repousser (oui oui, infaillible).
L’été bien installé depuis le solstice – et sans aucune pluie ici, même pas un orage -, s’il m’a couté les petits pois, m’a laissé un répit dans ma lutte, que dis-je, dans mon combat, et me laisse croire que j’ai sinon vaincu du moins circonscrit l’ennemie.
Mais je ne me fais pas vraiment d’illusion: dès qu’il pleuvra, les hordes tapies dans les herbes reviendront à l’assaut. Il faudrait que je renouvelle mes pièges, que je redresse les barrières… mais j’ai la flemme, il fait trop chaud.